Méthode VITTOZ


Est à la fois une méthode de développement de l'attention au moment présent et une thérapie à médiation corporelle.

Rendre conscients les processus corporels habituellement automatiques, ce qui améliore la connexion entre le cerveau conscient et le cerveau inconscient,

Utiliser la conscience du corps pour enraciner le sentiment d'identité, parce que nous sommes d'abord structuré par du sensoriel et du perceptif.

Vittoz est médecin, il s'intéresse au "contrôle cérébral" Il s'agit de :

retrouver une autorégulation par des exercices d'attention focalisée : ce qu'il appelle émissivité, ou à l'inverse de monitoring ouvert (capter ce qui nous entoure) : qu'il appelle réceptivité

Sa recherche pour l'optimiser est basée sur un modèle neurophysiologique :

le cerveau, organe de base de notre équilibre, peut être mieux utilisé.

-le contrôle cérébral conçu comme étant l'équilibration des capacités de focalisation et d'ouverture attentionnelle. posé en garant d'un équilibre sain.

Le Vittoz du point de vue du courant philosophique

se rattache à la psychologie existentielle selon laquelle l'expérience immédiate du sujet permet une meilleure approche de la réalité que la démarche uniquement rationnelle. Plus précisément, le corps, avec la réceptivité sensorielle, est considéré comme une aide pour "être au monde", "dans le moment présent"

Le vittoz s'inscrit foncièrement dans la perspective phénoménologique, pour laquelle c'est "ce qui arrive" qui importe, dans l'acuité de l'instant présent. La démarche Vittoz est par là philosophiquement validée dans son objectif de redonner un corps au patient, par des exercices qui fournissent une navette constante entre corps et esprit. Si la phénoménologie est la science exploratoire de l'acte de conscience, le Vittoz en est la facilitation, la pratique concrète et quotidienne. L'identité, comme l'être au monde, ne sont pas des acquis, mais des processus, avec leurs obstacles, leurs échappements.

Cultiver ces processus est le domaine électif du Vittoz et de ses exercices, c'est son premier champ de pertinence.

Le Vittoz du point de vue de la psychopathologie

S'il n'y a pas, en Vittoz, de théorie du développement, il y a une conception de la psychopathologie et de l'origine de la pathologie. Roger Vittoz situait cette origine dans l'enfance quand face à des frustrations répétées ou des chocs plus graves, l'enfant pour fuir un réel traumatisant se replie sur lui-même, se coupant de ses sensations et émotions, s'absentant dans un vagabondage mental qui s'interpose entre lui et la réalité.

La stratégie thérapeutique du Dr Vittoz consistera donc à reconnecter le patient avec ses sensations dont il est coupé. En lui faisant expérimenter les multiples exercices sensoriels, somesthésiques et mentaux, en séances et hors séance, il lui permet de rentrer en contact avec lui-même, au risque de la rencontre avec les émotions et les souvenirs enfouis dans la mémoire du corps. En Vittoz on les rencontre avec les émotions et les souvenirs enfouis dans la mémoire de son corps. En Vittoz on les appelle des "clichés"

Le Vittoz du point de vue de la neurophysiologie actuelle

A partir de l'exemple d'un exercice de réceptivité ; "je prends une pierre, je suis présent, je suis présent à cette pierre que je tiens et dont je reçois les sensations de poids, de température, de texture, de couleur. Je suis présent à moi en train de toucher la pierre. Je me sens exister".La perception des sensations se fait à partir d'un influx nerveux qui passe à travers de multiples relais pour parvenir à la conscience en fonction d'un seuil de sensibilité variable. Cette perception va être transformée, élargie par le fait même que la conscience du sujet est mobilisée intentionnellement.

A- Certaines expériences permettent de comprendre quels sont les soubassements neuronaux de l'exercice Vittoz : une expérimentation sur la perception chez le chat* décrite par René Sirven, professeur de neurophysiologie à l'université de Montpellier lui permet de montrer où cela passe et comment : « l'exercice de réceptivité sensorielle de Vittoz mobilise le relais réticulo-thalamique des messages sensoriels, donc le couple thalamo-cortical, dans son fonctionnement modulatoire, intégratif,  (mais) sous l'égide du pré-frontal qui, lui, transforme un automatisme cérébral attentionnel en une conduite décidée par un suiet qui dit "Je”. "C'est le couple tholamo-cortical qui agit comme le support et le garant de cette décision"

B - Dans les processus de ce carrefour neuronal, « il y a une action corticale en retour, de type inhibiteur abaissant le niveau de réactivité, et assurant le réglage du niveau d'intensité de la réponse tonique ». C'est cette rétroaction neuronale qui « explique l'impression de calme somatique et la sensation de présence consciente qu'a le sujet en train de faire l'exercice ».

A l'opposé, l'automatisme de la sensation est naturel mais il évacue le sujet (sensation de type réflexe, ou sans attention particulière).

En plus d'un renforcement du sentiment de soi, il y a une sensation d'unité qui vient de ce que c'est tout l'ensemble du cerveau qui est mobilisé pour l'aboutissement d'un seul moment de réceptivité voulue. L'exercice engage en douceur la totalité de la personne.

C - Un autre élément qui valide la démarche Vittoz tient au phénomène de la facilitation neurologique par la répétition : plus un neurone est utilisé, plus il se recouvre de myéline, plus les signaux électriques y transitent rapidement.

Et plus on pratique de manière différentes, plus le cerveau densifie ses réseaux de neurones. Cette observation est une prime à la répétition fréquente des exercices qui inscrivent de nouveau circuits dans la matière cérébrale. Roger Vittoz demandait un acte conscient toute les heures.